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jeudi 26 décembre 2024
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Murmure décloisonne le design

Talents à Suivre part à la rencontre de la jeune génération de créatifs français et les disciplines du design graphique. Une rubrique en partenariat avec Adobe. Retrouvez en intégralité l’interview dans le n°249 d’étapes: et le timelapse de la création originale réalisée pour le n°249 ici.


Suivre le travail du studio Murmure
Site web : murmure.me/
Instagram : agencemurmure

Créée en 2010 par Julien Alirol et Paul Ressencourt, l’agence Murmure navigue entre création print et design digital. Basée à Caen et Paris, l’équipe signe avec brio l’identité de nombreux festivals de musique, salles de spectacle et lieux de création. Avec un graphisme audacieux et sensible, Murmure sait comment se faire entendre.


Comment vous êtes-vous connus ?

Nous nous sommes rencontrés dans une école préparatoire aux Beaux-Arts. Mais notre véritable rencontre graphique s’est opérée lors de la troisième et dernière année d’études aux Beaux-Arts de Caen. Nous nous sommes associés pour participer à un concours étudiant, que nous avons remporté. Nous avons ensuite enchaîné les concours puis les appels à projet et de réussite en réussite nous avons créé Murmure. 

Pouvez-vous nous expliquer la composition des équipes à Caen et Paris ?

Nous sommes cinq au sein de Murmure : Julien Alirol co-fondateur et directeur artistique, Damien Bullet, studio manager, Guillaume Brindon, graphiste, Guillaume Morisseau, intégrateur front et moi-même, co-fondateur et directeur artistique. Dans le processus de travail, Damien intervient dans la phase initiale des projets, depuis la prise de brief, aux premiers échanges avec le client et à la réalisation de devis. L’objectif de cette étape est de cibler les demandes pour travailler sur les bons projets. Il suivra ensuite le déroulement en tant que chef de projet. Julien et moi assurons la partie créative, nous mettons en place la direction artistique qu’il s’agisse de projet print ou digital. Nous confions ensuite aux deux Guillaume soit une DA complète soit le web design afin qu’ils l’intègrent au site ou déclinent les supports de communication. Nous travaillons aléatoirement à Caen et à Paris en fonction des projets et des rendez-vous. L’agence de Caen, siège historique, est un endroit idéal pour travailler la partie créative : nous disposons d’un studio photo ainsi que d’un atelier sérigraphie. L’agence de Paris est beaucoup plus petite.

Vous arrive-t-il souvent de collaborer avec des designers extérieurs ?

Nous ne sommes que cinq et n’avons pas toutes les compétences. Nous collaborons par exemple avec des chefs de projets parisiens. Nous avons également développé notre typographie « Le Murmure » avec Jérémy Landes de la fonderie Velvetyne. Nous recherchons des compétences spécifiques. Lors de la création du design génératif sur le dernier festival Nördik Impakt, nous avons fait appel à l’expertise de Matt DesLauriers, creative developer canadien, et Julien Espganon, designer interactif. Depuis quelques années, nous essayons, dès que le budget nous le permet de collaborer avec des talents que nous a affectionnons. 

Étant tous les deux directeurs artistiques, comment abordez-vous les projets ? 

Nous travaillons toujours ensemble sur la partie créative, chacun intervenant régulièrement sur le travail de l’autre. C’est la clé pour se challenger et s’influencer constamment. Nous avons des univers et des affinités résolument différentes et complémentaires. L’un est plus influencé par le travail photographique, typographique et digital tandis que l’autre est plus influencé par les arts plastiques, la matière et la composition. 

Quels logiciels utilisez-vous le plus souvent ?

Nous travaillons essentiellement avec la suite Adobe. Mais nous apportons, lorsque le projet s’y prête, une attention particulière à manufacturer nos créations, avec des matières : scan, photos, peintures et autres techniques qui nous permettent d’enrichir nos créations. Nous avons une préférence pour Illustrator, plus intuitif à notre avis.

Pouvez-vous nous parler du processus de création de l’identité du festival Nördik Impakt ?

Pour la 20e édition du festival Nördik Impakt nous avons développé un design génératif afin d’offrir au public la possibilité de réaliser lui-même les visuels du festival. Cette stratégie de communication intègre le public dans le processus créatif et lui permet de retrouver ses créations dans les espaces de diffusions puis de les partager. Nous avons mis en place une direction artistique composée de deux étapes bien distinctes. Dans un premier temps, le teasing s’appuyait sur un design génératif lié au son : le public était invité via le site internet à jouer avec une composition typographique en lien avec une sélection de noms issus du line up. Le design s’aligne sur des variables connectées à des pistes sonores, et s’adapte au morceau choisi. Pour la seconde étape nous avons conçu des formes 3D en Webgl. Ces formes s’appliquent sur la première couche qui devient l’arrière plan. Elles sont l’empreinte digitale de chaque utilisateur. La notion d’expérience utilisateur, si chère à l’événementiel et au digital, prend ici tout son sens. En fonction des variables aléatoires qui lui sont propres, l’utilisateur découvre au moment de sa connexion un design génératif unique. Il peut ensuite se l’approprier et le customiser en jouant avec la taille, la forme, la couleur et la texture pour le modeler à son image puis enregistrer sa création graphique qui sera présentée dans un Hall of Fame et utilisé tel quel comme support de communication print. Cette partie print est rendue possible grâce à l’impression numérique Indigo. 

Quel projet vous a particulièrement marqué dans le développement du studio ? 

Il est difficile de ne citer qu’un seul projet car l’évolution d’une structure, comme l’évolution graphique est régulièrement marquée par des projets forts qui nous poussent dans nos retranchements, nous sortent de notre zone de confort et nous permettent d’évoluer constamment. Nous pensons à Nördik Impakt, non seulement car nous réalisons ce projet tous les ans depuis la création de Murmure, ce qui nous force à nous remettre en question à chaque édition, mais aussi parce qu’il nous offre une grande liberté d’action. Le projet béton « The concret project » (cf é:248 / pages tendances) témoigne aussi de notre amour pour l’impression, le graphisme et la matière. Pour finir nous pouvons évoquer notre rebrand personnel, avec la création d’une typographie nommée « Le Murmure ». Il représente notre positionnement et la vision actuelle de notre métier.

Quels sont les futurs projets qui vous enthousiasment ?

Nous travaillons sur la création d’un concept store à Paris dans l’univers de la décoration d’intérieur. Ce projet est particulièrement intéressant car notre cliente est sensible à notre travail print comme digital. En plus de la Direction Artistique globale, nous développons un travail de recherche pour les supports de communication créatifs autour de la matière. Nous sommes aussi en train de finaliser la boutique en ligne de Murmure, où nous proposons des créations sous forme d’affiches. Un vrai défouloir graphique ! 

Quelle est votre interprétation du thème « Mystères de la Nature » ? 

Ce thème évoque immédiatement celui des mystères de la nature humaine. Car l’idée de nature n’existe qu’à travers la conscience humaine. À une époque bien tardive où la conscience collective s’interroge sur son empreinte écologique, on peut également se questionner sur l’investissement écologique des créatifs et leur capacité à connecter art et conscience environnementale. L’objectif principal d’un designer est de concevoir et d’apporter des solutions graphiques (pour le designer graphique) à une stratégie marketing pour le compte d’un client. Il doit cependant s’interroger sur l’ensemble de la chaîne graphique et dès que possible apporter des solutions responsables notamment en terme d’impression, de quantité, de diffusion, etc. Dans notre création, nous abordons le thème de la surconsommation. Nous abordons le thème de l’eau, dont la beauté naturelle est à l’image de son absolue nécessité et de sa carence pour toute une partie de la population. Nous avons choisi un Wording cher à l’histoire de l’art et qui résume notre vision de l’impact de l’homme, ce mystère de la nature humaine sur la nature, qui devient « Nature morte » en quelque sorte. Notre création met en avant un outil simple et quotidien : un interrupteur. Ce symbole de la consommation énergétique résume à lui seul par sa simplicité d’action l’état d’urgence dans laquelle nous nous trouvons. Il n’y a pas de compromis c’est « on » ou « off». 

Propos recueillis par Marion Bothorel

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Isaline Dupond Jacquemart

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