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vendredi 22 novembre 2024
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Les animations psychédéliques d’Oelhan

Jordan Coelho, Oelhan, est artiste visuel et motion designer. Il crée des animations à la fois sombres et colorées dans lesquelles des silhouettes et des visages prennent vie, grimacent et se végétalisent. Diplômé d’un BTS en design graphique, il se forme à l’animation en autodidacte et mène différents projets personnels dont il propose des NFTs. Il participe à la prochaine édition du festival Motion Motion qui a lieu du 13 au 15 mai 2022 au Stereolux à Nantes. Pour cet événement du graphisme en mouvement, il présente ses récentes créations mêlant visages et plantes en floraison. Rencontre.

Isaline Dupond Jacquemart : Quel est votre parcours ?

Jordan Coelho : J’ai obtenu un BAC en arts appliqués. Puis, j’ai suivi un BTS en design graphique option médias imprimés. Pendant mes études, j’ai commencé à me former en autodidacte à l’animation sur After Effects et à partager mon travail sur Tumblr et Instagram. À l’époque, j’avais pour projet de m’engager dans un cursus en motion design à l’école des Gobelins. Mais à force de pratiquer et d’acquérir de nouvelles compétences, j’ai pensé que c’était le moment de m’accorder une année sabbatique, après mon BTS, pour tenter de me lancer à mon compte.

Grâce au travail partagé sur mes réseaux sociaux, j’ai trouvé des contrats rapidement, et cela ne s’est pas arrêté depuis. Je suis à mon compte depuis maintenant six ans, dont deux années passées au Canada. À présent, je vis à Paris et travaille dans un atelier avec huit autres animateurs et motion designers.

IDJ : Comment articulez-vous vos différentes activités d’artiste visuel, de motion designer et de vidéo-jockey ? 

Quand je ne travaille pas pour une commande de motion design, j’élabore des projets personnels artistiques. Je prends plus de plaisir à les développer que lorsque je crée des productions commandées et rémunérées. Depuis un peu plus d’un an, grâce à l’essor des NFTs, je vis essentiellement de la vente de mes visuels par ce système. Je me concentre donc sur ma pratique artistique, tout en gagnant ma vie.

Pour ce qui est du VJing, j’en faisais quand je vivais à Montréal. C’est très développé là-bas. À mon retour en France, en pleine crise sanitaire, je n’ai pas cherché à me reconstruire un réseau dans ce domaine. Je continue à en parler comme l’une de mes activités pour laisser la porte ouverte à des propositions : on ne sait jamais !

IDJ : Comment avez-vous développé ce style particulier, psychédélique, qui caractérise vos créations ? 

Il s’est développé de manière assez inconsciente. Je n’ai pas toujours créé des visuels dans ce style. Sur mon profil Instagram, parmi mes publications plus anciennes, il y a beaucoup d’expérimentations et de styles différents. Lorsque je suis vraiment satisfait par l’un de mes visuels, je continue à élaborer en suivant cette direction. Cela crée, petit à petit, une unité en termes de texture, de couleurs ou encore de rendu. Tout style ou toute approche personnelle se construit à force de pratique. 

IDJ : Quels sont les différents outils que vous utilisez pour créer ?

Je travaille exclusivement sur ordinateur et principalement sur After Effects, Illustrator et Cinema 4D.  

IDJ : Quel projet vous a particulièrement enthousiasmé ?

Ma série “Mixed Feelings”. C’est une série de portraits animés qui porte sur les émotions et les expressions faciales. Elle est inspirée par les grimaces que l’on peut voir dans l’animation japonaise. Ces boucles d’animation courtes représentent des personnages dans la pénombre et des visages grotesques. Dans cette série, je travaille l’expressivité, alors que la majorité de mes autres visuels sont plus contemplatifs.

IDJ : Comment choisissez-vous vos clients ?

À vrai dire, mon style visuel n’est pas très populaire d’un point de vue commercial. Les studios de motion design font la plupart du temps appel à moi uniquement pour l’animation. En terme de direction artistique pour des projets corporate, je ne suis pas le meilleur. Je me saisis des propositions que l’on me fait lorsque je dispose du temps nécessaire, tant que le produit à valoriser ne se situe pas hors du cadre de mes valeurs et que la rémunération me permet de vivre pour mener à bien mes projets personnels.

IDJ : Vous participez cette année au festival Motion Motion. Que donnez-vous à voir pour cette édition ?

Pour le festival Motion Motion, je présente trois œuvres en réalité augmentée dans lesquelles j’explore le motif de plantes poussant hors des yeux. Deux animations sont à découvrir dans l’espace grâce à son smartphone. Un écran donnera à voir un filtre en réalité augmentée que les visiteurs pourront s’approprier. Ce filtre, s’activant au clignement des yeux, permet de découvrir son propre visage dont les globes oculaires sont le terreau d’une végétation en multiplication, comme dans mes animations.

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Isaline Dupond Jacquemart

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