Publié aux éditions Counter-Print, l’ouvrage “Mascot” nous plonge dans la profusion contemporaine des logos mascotte. Être à figure humaine, animaux ou encore objets humanisés…, les mascottes sont plus que jamais au goût du jour dans le secteur de la communication graphique. Loin d’être un nouveau motif, elles s’inscrivent dans la continuité d’un riche imaginaire — langage d’images et de signes développé depuis les débuts de l’humanité, des grottes de Lascaux aux hiéroglyphes, en passant par l’astrologie. Dans le secteur de la communication et du marketing, elles se révèlent être de puissants outils émotionnels et un large terrain d’expérimentation graphique.
Les mascottes, un motif historique
Facilement mémorisables et attachantes, les mascottes permettent de tisser une relation émotionnelle entre une marque et sa communauté. Adopté par de célèbres marques, ce motif graphique fait l’objet d’une riche analyse, tant visuelle que textuelle, dans l’ouvrage “Mascot” de la maison d’édition Counter-Print. Le célèbre crocodile de l’entreprise de luxe Lacoste prend sa source dans le surnom donné par un journaliste au créateur du polo, René Lacoste, un célèbre joueur de tennis professionnel au début du XXe siècle. Il est baptisé “L’Alligator” par l’auteur, après avoir appris que le tennisman avait parié une mallette en peau d’alligator, sa victoire à la Coupe Davis de Boston. Le Bidendum de Michelin est quant à lui né d’une observation du fondateur de la marque de pneus, Édouard Michelin, qui, observant une pile de ses produits, s’exclame en 1894 : “si ces pneus avaient des bras et des jambes, ils ressembleraient à un être humain”. Les Jeux Olympiques, dès 1968, font des mascottes un élément phare de leur communication, promouvant l’esprit du sport et de compétition, tout autant que l’histoire des villes d’accueil de l’événement.
Une profusion contemporaine de figures
Aujourd’hui, de nombreux salons, entreprises technologiques, organismes financiers ou encore des maisons d’édition ont pour logo une mascotte. L’ouvrage “Mascot” présente ainsi un panel diversifié de ces expressions graphiques contemporaines. Mascottes personnage, animal ou encore matérialisées par des objets humanisés, leur variété reflète un graphisme espiègle et généreux. Parmi les travaux présentés, l’on trouve le bonhomme cœur à deux jambes de “Gender Creative Kids”, ONG canadienne de soutien pour des jeunes trans, non-binaires, créatif·ves et fluides. Il est imaginé par l’agence Wedge. Au fil des pages, la fleur de “Bloom Street”, agence de vente et de distribution d’objets de décoration et d’ameublement de designers, nous sourit — une création de Steve Gavan. Le célèbre restaurant “Gene & Georgetti” de Chicago, ayant notamment été l’un des lieux favoris de Frank Sinatra, se démarque grâce à un serveur accueillant composé de traits et d’aplats noirs ; il est signé Paperwhite Studio. Enfin, les pizzas aguicheuses, rose pâle et tramées de noir, de Sleazy Pizza sont inspirées des esthétiques vintage érotiques et des cartoons pop, détournées. À moustache ou parées de bas, ces mascottes sont créées par Another Kind Studio. “Mascot” de Counter-Print Book est ainsi une découverte réjouissante, tant inspirante qu’instructive, qui saura parler aux néophytes, comme aux professionnel·les du secteur !