Entre sérigraphie artisanale et typographie critique, le collectif Super Terrain revendique un graphisme contextuel, engagé et libre, au croisement de l’édition, de l’art et du terrain.
Fondé en 2014, le collectif Super Terrain se situe quelque part entre l’atelier de micro-édition, le studio d’identité culturelle, et le laboratoire graphique autogéré. Composé de Quentin Bodin, Luc de Fouquet et Lucas Meyer, et installé à Nantes et Marseille, il incarne une manière de faire du design graphique qui conjugue exigence de forme, inscription locale et dimension critique.



Leur travail, souvent situé dans le champ de l’art contemporain, de la musique ou de la pédagogie visuelle, cultive un rapport frontal mais joueur à l’image imprimée. Qu’il s’agisse d’une affiche de concert, d’un livre de résidence ou d’une signalétique d’exposition, chaque projet est abordé comme une zone d’expérimentation, où la forme naît d’un contexte, d’un lieu, d’un usage. Le design y est matérialiste, assumant sa fabrication, sa reproductibilité, sa présence dans l’espace.
On pense à leurs affiches sérigraphiées pour le Bel Ordinaire, à leurs publications auto-éditées sur Riso, ou encore à leurs interventions en école d’art comme autant de micro-éditions contextuelles. Ce qui frappe chez Super Terrain, c’est la capacité à faire du graphisme une conversation active — entre le fond et la forme, entre les commanditaires et les destinataires, entre le médium et le lieu.

Le collectif n’est pas seulement studio, il est aussi acteur de terrain. Résidences, workshops, expositions : leur présence dans les festivals, les centres d’art ou les bibliothèques nourrit une production ancrée dans le dialogue, dans le temps long, dans une certaine idée du graphisme comme outil de narration collective.




Sans nostalgie formaliste ni dogmatisme esthétique, Super Terrain propose un graphisme vivant, plastique, généreux, qui interroge la fabrique de l’image et de sa diffusion, entre reproduction et activation. Dans un moment où l’identité visuelle tend à devenir invisible, normée ou automatisée, leur travail rappelle que le graphisme est aussi un espace d’invention sociale et plastique.




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