En octobre dernier, la Croix Rouge Suisse et la Head récompensaient L’inclusif-ve, projet de diplôme de Tristan Bartolini, du Prix Art Humanité. En s’attaquant au sujet épineux de l’écriture inclusive, l’étudiant de la Head s’engouffre dans une brèche déjà ouverte par le collectif Bye Bye Binary et d’autres chercheurs. Depuis plusieurs années, ces typographes féministes/queer/trans-pédébi-gouines explorent ce terrain de recherche et mettent en débat l’ajout de caractères non binaires à notre alphabet latin.
Pour que les choses soient claires, il faut d’abord préciser que Tristan Bartolini n’invente pas une nouvelle police de caractère à proprement parlé. Ce qu’il propose ici est un principe typographique adaptable à diverses polices. En s’inspirant des néologismes créés par l’écriture inclusive (comme la superposition d’il et elle “iel”) et en se reposant sur les ligatures, il crée de nouvelles lettres, mélanges du masculin et du féminin. Par superposition des principales terminaisons masculines et féminines, il suggère ainsi de nouveaux signes en complément à l’alphabet latin, à l’interstice des deux genres.
Pour présenter son projet de diplôme, l’étudiant applique son principe à des textes et listes de mots de natures différentes. Non sans une pointe d’ironie et de provocation, il choisi les pages de la Bible présentant le mythe d’Adam et Ève. En ce qui concerne l’iconographie, Tristan Bartolini ponctue les pages de son projet d’images de figures mythologiques androgynes ou au sexe non défini (comme les anges ou Hermaphrodite), pour démontrer la permanence de figures non binaires dans l’histoire de l’humanité.
Pour sonder les questions des créations typographiques qui se sont emparées des questions d’inclusivité et des enjeux sociaux qui en découlent, étapes: proposera dans son numéro 259 une interview du collectif Bye Bye Binary.












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