Rendez-vous majeur du design graphique en Europe, le Festival international de l’affiche et du graphisme propose une série d’expositions et de concours ouverts aux professionnels et aux étudiants du 21 mai au 5 juin.
Engagée en faveur du graphisme depuis plus de 20 ans, la Ville de Chaumont possède aujourd’hui une collection de 35 000 affiches historiques et contemporaines. En 2013, le nouveau Centre international du graphisme (CIG) rassemblera les différentes missions menée autour de cette spécialité : expositions, graphistes en résidence, activités de recherche et de formation, pôle conservation, etc.
Cette année, l’intégralité de l’identité visuelle du Festival a été confiée au studio franco-allemand Vier5. Achim Reichert et Marco Friedler s’installent en résidence à Chaumont pendant deux mois pour y réaliser affiche, programme, signalétique et documents de médiation du festival.
Nouveauté de l’édition 2011, les concours ne sont plus limités au seul support de l’affiche. Dorénavant ouverts à tout objet d’édition, d’impression, de vidéo et de design interactif. Les lauréats des différents concours et appels à projet seront exposés durant le Festival.
CONCOURS ET APPEL À PROJETS
La Fabrique : Appel À projet
L’appel à projet s’adresse aux jeunes professionnels de tous les secteurs du design graphique (édition, typographie, identité, design d’interaction, motion, web, packaging, scénographie). Les dix équipes ou indépendants professionnels sélectionnés bénéficieront d’espaces « carte blanche » situés dans l’ancienne imprimerie de l’usine de textile Tisza.Les projets retenus bénéficieront d’une aide financière de 1 500 €, de la logistique et de la communication du Festival.
Concours international :
Présidé par M/M (Paris), le jury sera composé de graphistes, de designers, d’architectes et de commanditaires. Il discernera un premier prix de 7500 € toutes catégories confondues, des mentions à l’intérieur de chaque catégorie et un «Excellent Award Icograda» récompensant un graphiste au titre de l’ensemble de son œuvre. La remise des prix aura lieu le samedi 28 mai à 17 h. Les projets sélectionnés seront exposés dans l’entrepôt des Subsistances dès le samedi 21 mai.
Concours étudiant :
Le jury – présidé par Annick Lantenois et composé de Michel Aphesbero, Sophie Demay, Benoît Santiard et Susanna Shannon – a demandé aux participants de réfléchir sur le thème « À textes ouverts, les nouveaux statuts de l’écrit ». Afin de promouvoir la diversité des projets reçus, le jury pourra décerner des mentions. Le jury attribuera un prix spécial de 1000 euros.
Ateliers/Workshops :
Ateliers et workshops sont animés par le studio LUST, Grégory Ambos et Régis Tossetti, Vier5, Adrien Zammit et Nicolas Filloque, Thomas Huot-Marchand, Sacha Léopold et Thibaut Robin. Pendant quatre jours, une centaine d’étudiants venus de toute l’Europe travailleront une affiche autour du thème « À textes ouverts, les nouveaux statuts de l’écrit ». Le jury du concours étudiants décernera trois prix à l’issue de ces ateliers.
6 EXPOSITIONS DANS LA VILLE
Olivetti :
L’exposition aux Silos propose une rétrospective des commandes graphiques de la firme italienne Olivetti pour sa communication, son identité et ses publications. Créée en 1908 par Camillo Olivetti, cette fabrique de machines à écrire italiennes a fait appel aux spécialistes de l’image pour la conception de ses produits à leur publicité en passant par l’architecture de ses bâtiments (usines, magasins, crèche). L’exposition témoigne de l’évolution de cet objet et de son usage au fil du XXe siècle. Elle met en perspective les travaux de Giovanni Pintori, Theo Ballmer et Milton Glaser, les contributions d’Herbert Bayer, Raymond Savignac, Paul Rand, Folon ou encore les productions graphiques de Enzo Mari et d’Ettore Sottsass. Une création contemporaine sera commandée à la fonderie Lineto afin de questionner les enjeux spécifiques du dessin de caractères destinés aux machines à écrire.
Ed Fella Documents :
L’espace Bouchardon accueille la première exposition monographique consacrée au travail d’Edward Fella en Europe. Edward Fella étudie l’art publicitaire à la Cass Technical High School de Detroit. Il travaille en tant que dessinateur publicitaire pour diverses agences de Detroit pendant une trentaine d’années, avec pour clients principaux l’industrie automobile. Après un Master of Fine Art à Cranbrook, il quitte définitivement sa pratique commerciale en 1985 pour privilégier son travail de création. Il enseigne le graphisme à la CalArts, où son goût pour les formes imparfaites et la sémiotique influence toute une génération de graphistes. Son travail déconstruit le paysage et l’écriture vernaculaire des Etats-Unis et offre un témoignage de tout un pan de la culture populaire américaine. L’exposition sera présentée dans le courant de l’année 2011 à Marseille.
Monozukuri, Formes d’impression:
« Les travaux des graphistes sont parfois montrés sous forme de croquis et de recherches, mais le plus souvent sous leurs formes finies ou à travers une mise en scène muséale. Nous avons choisi de sortir des coulisses les typons, les formes de découpe, les plaques de gaufrage, les écrans de sérigraphie… afin de considérer cette étape comme une mécanique incontournable de la création graphique contemporaine qui dépasse celle du simple outil. »
À travers un corpus de créations graphiques contemporaines, Sacha Léopold et Charles Beauté rendent compte du processus de fabrication et de ses spécificités techniques. Leur sélection convoque les travaux de : Bettina Henni, Antoine et Manuel, Le tampographe Sardon, Charles Mazé et Colline Sunier, Fanette Mellier, Flag, Vier5, James Goggin, Grégoire Romanet, Hans Gremmen, Frédéric Teschner, Richard Niessen & Esther de Vries.
Lust :
Depuis 2010, le Festival invite un studio représentatif de l’avant garde internationale. Cette année le studio néerlandais Lust interroge les possibilités d’intrication entre design graphique et programmation informatique. Il questionnera les environnements hybrides tel qu’Internet, les flux de communication et les média. Le trio Thomas Castro, Jeroen Barendse et Dimitri Nieuwenhuizen investira la chapelle des Jésuites avec une création in situ destinée à établir des ponts entre le passé du Festival et son devenir. En amont de l’exposition, ils constitueront une base de données visuelle et textuelle à partir de laquelle chaque visiteur pourra constituer sa propre édition sous forme digitale ou imprimée, avant d’y ajouter ses contributions. Par son contenu, l’installation renseigne et questionne le graphisme à Chaumont. Dans sa forme, elle interroge les voies et les évolutions empruntées par le graphisme.
13 à cheval :
Des tubes en béton dressés dans quatre quartiers de la ville – les boulevards, le square Lebon, le quartier du Cavalier et l’entrepôt des Subsistances – seront investis par 13 graphistes et artistes de l’image imprimée : Michiel Schuurman, Pinar Dermirag & Viola Renate, Paul Cox, Paul Elliman, Séverin Millet, Olaf Ladousse, Hector de la Vallée, Bonnefrite, Guillaumit, Arrache-toi un œil, Jochen Gerner. Présentés en extérieur, les travaux seront dégradés par les intempéries et les actes volontaires : de nouveaux collages seront donc intégrés au fur et à mesure, en quatre temps, les 21 mai, 25 mai, 28 mai et 1er juin.
Les vitrines des commerçants :
Le studio bordelais Gusto (Jack Usine et Fanny Garcia) intervient au blanc d’Espagne sur les vitrines des commerces de la ville durant la première semaine du festival. Des textes lisibles dans leur intégralité samedi 28 mai réactivent la fonction de la vitrine comme interface entre commerce et extérieur. Les graphistes recueilleront en amont des histoires, témoignages, anecdotes qui viendront nourrir ces lettres peintes.
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