Ce n’est un secret pour personne, l’été est la saison de l’année la plus propice à sortir les couleurs. Maillots de bain flashy, chemises hawaïennes ou robes imprimées sont naturellement de mise, mais l’émancipation pigmentaire s’étend bien au-delà de la seule sphère vestimentaire. Dès que les beaux jours pointent leur nez, designers et graphistes, n’hésitent pas à sortir de leur tanière, pour déployer à volonté, motifs saillants et teintes aguicheuses. Recouvrement de vielles pierres, parcours « indoor » ou terrains de sport, voici quelques installations qui assurément rehaussent le ton de la saison.
ILL STUDIO : La main au panier
Le terrain de basket Pigalle-Duperré dans le 9e arrondissement est un habitué des extravagances graphiques. Pour un été 2017 sous les meilleurs auspices, il fait peau neuve avec une nouvelle fois, Ill studio acompagné de la marque Pigalle et avec le soutien de Nike, à la baguette. Les célèbres designers parisiens donnent une allure fantaisiste à cette dent creuse de la rue Duperré, entre Saint-Georges et Pigalle.
Ricky Also : Typo colorée sur front de mer brutaliste
La ville de Worthing sur la côte sud de l’Angleterre bénéficie d’un charmant front de mer sur lequel trône ce parking rugueux. Pour le mettre aux couleurs de l’été, ECE Architecture et Creative Forager ont confié au street artiste Ricky Oslo le pari de toucher au sacré de l’architecture brutaliste : le béton. Une entorse de 1000 m2 quand même, sur laquelle on peut lire les mots « Right Now ». Il aura fallu 600 bombes de peinture pour peindre ce mur dont les formes s’inspirent des lignes colorées que l’on trouve sur le mobilier de plage.
Misha Most : le plus grand
Ce mur incroyable conçu par Misha Most n’est pas le plus graphique, mais se revendique comme le plus grand à ce jour. Tenez-vous bien, cette fresque que l’on trouve du côté de Vyska en Russie, s’étend sur une surface de 10 800m2 et a nécessité l’intervention de 6 personnes pendant 35 jours. Un tableau hors norme, une tapisserie de l’apocalypse contemporaine, qui aborde des thématiques comme les écueils du progrès scientifique ou encore l’évolution mécanique.
Camille Walala : on s’y perd
Pendant les vacances, il faut en profiter pour décompresser, lâcher le quotidien, s’évader, quitte à se perdre un peu. La designer française Camille Walala nous en offre la possibilité avec son labyrinthe « WALALA X PLAY », installé dans la Now Gallery à Londres. Avec ses murs en zigzag, ses miroirs et ses panneaux suspendus, le parcours complexe, désoriente rapidement le visiteur. À lui de se retrouver dans ce dédale de formes et de couleurs, inspirés par la pratique du groupe de Memphis et de l’art Ndébélé.
Studio GGSV : couleurs de fête au Centre Pompidou
À l’occasion des 40 ans du Centre Pompidou, le studio GGSV a été invité à imaginer une manifestation inédite pour la Galerie des enfants. L’installation « Galerie Party » se met au diapason de la fête avec une riche panoplie de formes graphiques. Le jardin fantasmagorique abrite une sculpture centrale aux allures de gâteau d’anniversaire. L’étrange maison bleue au sol psychédélique devient l’atelier-laboratoire et renferme les secrets de la collection d’objets insolites avec lesquels pourront jouer les enfants.
Jessie + Katey : des pieds à la tête
Quand on leur demande de mettre de la couleur, le duo Jessie + Katey n’y va pas de main morte. Dans le cadre d’une action culturelle en vue de redynamiser le quartier d’Allston à Boston, ils ont littéralement recouvert un bâtiment désaffecté avec de très voyantes combinaisons de couleurs. Pas le moindre cm2 n’y échappe.
Steven Harrington : graphisme et culture skate
Le designer pluridisciplinaire Steven Harrington signe l’identité visuelle de The Dew Tour, une compétition annuelle de skateboard qui fait également office de festival de musique. Pour concilier ces deux univers, il a imaginé ce skatepark aux allures pop et psychédélique.
Emmanuelle Moureaux se trouve une place en crèche
La designer française Emmanuelle Moureaux est une spécialiste de la couleur et l’utilise avec beaucoup de subtilité dans chacun de ses projets. Ici, l’installation habille la façade extérieure de la crèche Ropponmatsu au Japon et joue intelligemment avec l’identité visuelle de l’établissement, conçue par ses soins.
Clémentine Pellegrin : Le lion de Belfort s’égaie
Tournoyant aux environs de la place Denfert-Rochereau, on ne peut louper le drapé coloré qui habille le Lion de Belfort d’Auguste Bartholdi. On doit cette cohabitation graphique à la designer textile Clémentine Pellegrin. Fraîchement diplômée de l’Ensci-les Ateliers, elle a répondu présente aux sollicitations de l’association Art en ville, pour la 2e édition du festival 14’arts. La designer textile l’orne de couleurs et motifs contrastés parant le lion de cuivre d’une assise moins austère.
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