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vendredi 29 mars 2024
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La crise des écoles d’art se poursuit

Face à l’inflation, la hausse des prix de l’électricité et la revalorisation du point d’indice, les écoles d’art et notamment celles territoriales tirent la sonnette d’alarme. La délégation des présidentes et présidents des écoles supérieures d’art et design territoriales dénoncent un désengagement des pouvoirs publics et notamment de l’État. Elle souligne l’insuffisance de l’aide d’urgence de 2 millions d’euros accordée par le Ministère de la culture aux écoles d’art territoriales.

Des déficits qui s’accumulent

De plus en plus d’écoles d’art sont en difficulté. Tandis que l’ESAD de Valencienne risque une fermeture, l’EESI subit de fortes coupes budgétaires entraînant une possible suppression de 27 postes. La délégation des présidentes et présidents des écoles supérieures d’art et design territoriales souligne que “depuis une décennie, les dotations de l’État [aux] établissements territoriaux ont subi une baisse drastique à euros constants de 14 %” et alerte quant à une dégradation en cours des conditions d’études et de travail. Les déficits s’accumulent pour l’ESAD Valencienne dont le concours d’entrée pour 2023 est suspendu, faute de places. Le sénateur des Bouches-du-Rhône, Jean-Michel Guérini tente ainsi d’alerter Ministre de la culture et affirme qu’“au moins un tiers des 35 écoles prévoiraient une situation déficitaire pour la rentrée 2023 (de 80 000 à 1,9 million d’euros). Entre 2011 et 2020, ces écoles ont perdu 5,7 % de leur budget”. Une question restée, pour l’instant sans réponse. 


Un geste insuffisant du Ministère de la culture

Les écoles d’art territoriales sont plus touchées par la crise que les écoles d’art nationales du fait de leur double tutelle. Leur financement dépend principalement des collectivités territoriales, c’est-à-dire des municipalités, départements et régions, et dans une plus faible proportion de financement du Ministère de la culture, relevant de l’État. Elles n’ont par ailleurs bénéficié d’aucune aide suite à la pandémie de Covid. Or, les collectivités territoriales n’augmentent pas les budgets alloués à ces écoles, alors même que les coûts de fonctionnement augmentent avec l’inflation, l’augmentation du prix de l’électricité et la revalorisation du point d’indice de 3,5% annoncé juillet 2022. Les collectivités territoriales n’ont par ailleurs aucune obligation en termes d’enseignement, une prérogative de l’État. Celui-ci poursuit pourtant son désengagement structurel, selon Florian Gaité, Docteur en philosophie, enseignant à l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence. L’aide d’urgence annoncée le 28 mars par le Ministre de la culture, Rima Abdul-Malak, à hauteur de 2 millions d’euros pour les 33 écoles supérieures d’art et design territoriales, est un geste insuffisant selon l’Andéa, Association nationale des écoles supérieures d’art. “Comment éviter les déficits budgétaires en 2023, qui s’aggraveront en 2024 ?” souligne la délégation des présidentes et présidents des écoles supérieures d’art et design territoriales qui réclame une aide chiffrée “entre 8 et 11 millions d’euros”. Face à cette crise généralisée, la mobilisation s’organise : le cadre inter-organisations qui rassemble des syndicats et collectifs en lutte pour un enseignement supérieur de la culture émancipateur et accessible à tous·tes, “Écoles d’art et design en lutte”, tente de fédérer le mouvement. Il répertorie les luttes en cours dans les différentes écoles en France et invite “l’ensemble des étudiant·es, des personnels, des travailleur·euses de l’art et des acteur·ices de la culture à soutenir publiquement [la] lutte”.

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