Chaque année, chez étapes:, nous proposons à l’automne un numéro spécial diplômes qui présente une sélection de projets de fin d’études réalisés par des étudiants en écoles d’art et de design. Que sont devenus ces jeunes graphistes dont les travaux nous ont séduits et que nous avons présentés dans nos colonnes au cours des années précédentes ? Nous avons mené l’enquête.
All in All, le diplôme de Jeanne Harignordoquy : À la suite de son bachelor en graphisme à l’ECV d’Aix-en-Provence, Jeanne Harignordoquy rejoint le nouveau master design stratégique de l‘ECV Paris. La méthodologie de design thinking lui ouvre un processus de travail. Les adolescents ont un usage quotidien du portable, et s’ils ne savent pas encore quel métier ils veulent exercer, ils ont des passions et des centres d’intérêts. Partant de ces deux postulats, elle propose une application en réalité augmentée qui permet à chacun de scanner les éléments de son environnement. En scannant sa montre, par exemple, l’utilisateur découvre les différents métiers qui ont servi à sa fabrication : l’horloger, le sertisseur, le bleuisseur…
Suivre Jeanne Harignordoquy :
Site internet : http://www.jeanneharignordoquy.com/
Instagram : @jeanne.harignordoquy
Quel a été ton parcours depuis l’obtention de ton diplôme ?
Une grande partie de mon parcours étudiant s’est fait à l’étranger et il m’est essentiel de continuer ainsi. Le lendemain de la remise de diplôme, je suis partie à Londres où j’ai effectué plusieurs stages en agence dont BETC Londres and AKQA. Entre temps, j’ai été sélectionnée pour participer au Festival D&AD: New blood, qui offre aux jeunes créatifs l’opportunité de montrer leur travail et de rencontrer des professionnels. J’ai obtenu de nombreux entretiens et je suis maintenant creative en CDI à Anyways (l’agence de création du groupe HudsonBec, sœur du magazine It’s Nice That).
Pourquoi ces études ?
C’était comme une évidence. Il y a quelque chose de jouissif dans la création où se mélange curiosité, résolution de problème, imagination et production. L’école que j’ai choisie m’a encouragée à explorer et expérimenter quelle créative j’étais et celle que je veux être, à faire des rencontres et à apprendre de mes erreurs.
Comment as-tu vécu la transition de l’école vers la vie professionnelle ? Que fais-tu aujourd’hui ?
La transition de l’école vers la vie professionnelle est un moment très excitant et effrayant. Tu fais face à de nouveaux challenges et responsabilités. C’est une affaire de rencontres, et j’ai eu la chance de rencontrer de belles personnes qui ont cru en moi et m’ont appris énormément. En fait, je n’ai pas eu de temps morts. L’agence Anyways où je travaille est loin d’être conventionnelle. Tous les salariés sont brillants, passionnés, généreux et un peu fous. Je pense que c’est aussi ce que viennent chercher nos clients. Durant les 6 derniers mois, nous avons travaillé sur le lancement de Google Assistant sur les enceintes Sonos. Pour cela, nous avons créé une expérience multi-sensorielle pour le visiteur, d’abord à New-York puis à Londres. Le projet proposait 3 salles expérimentant : le déplacement du son dans l’espace, la composition d’une musique et enfin comment cette dernière nous touche émotionnellement. Je n’aurais jamais pensé travailler sur un projet aussi expérimental et interactif.
Quels retours as-tu reçu après la publication du numéro ?
Je n’ai pas reçu de retours directs, mais la publication a impacté la façon dont je perçois mon travail. Cette publication m’a donné confiance pour présenter mon projet et lors des différents entretiens professionnels.
Comment ton travail créatif a-t-il évolué depuis ton diplôme et quel regard portais-tu et portes-tu aujourd’hui sur ton projet de diplôme ?
La plus grande différence entre l’avant et l’après diplôme réside dans ma prise de conscience de l’impact que mon travail peut avoir sur les gens, l’environnement et notre société général. Pour qui travaillons nous ? Pourquoi ? Quelles répercussions sur le public et aussi, sur notre environnement (économique, sociétal et écologique). Ces questions sont un réel challenge. Il a beaucoup de choses que je ferai différemment sur mon projet de diplôme, en particulier le design lui-même. Cependant, j’entretiens avec ce projet une relation étrange comme un ami avec qui j’aurai passé beaucoup de temps, vécu des moments très forts de joie et de découragements et dont je me serai aujourd’hui détachée. Je l’aime encore avec ses qualités et ses défauts mais je suis passée à autre chose.
Quels conseils créatifs aurais-tu souhaiter donner à la toi d’avant ?
Plus que des conseils, je me donnerai trois règles : fais-toi confiance, n’aies pas peur de te tromper et entoure-toi de gens passionnés et passionnants. Je garde toujours ça en tête, même aujourd’hui.
Quels sont tes projets et aspirations pour l’avenir ?
Mon objectif, pour le moment, est d’apprendre et de m’adapter au monde professionnel et aux responsabilités qui vont de pair. Je voudrais m’investir dans des projets qui ont un sens et soient écoresponsables, utiles à notre avenir. J’aimerais mettre mon énergie et mes compétences en faveur du bien commun et pour des projets dont je serais fière. Tout est possible avec nos métiers ; nous pouvons aborder n’importe quel sujet, y compris les plus sérieux, avec humour et singularité.
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